J’adore faire des collab.. Que ce soit avec d’autres dessinateurs, scénaristes, ou créateurs de contenu quels qu’ils soient, j’en accepte souvent. Toutes n’aboutissent pas, mais le résultat est toujours très formateur. Revenons donc sur quelques collabs faites récemment avec un petit retour d’expérience.
En 2021, j’ai participé à un projet fou : un webtoon qui a regroupé 20 créateurs différents !
J’en garde un très bon souvenir !
Comme tous les projets, il y a des hauts et des bas, mais dans l’ensemble je trouve que nous nous en sommes bien sortis.
Nous avons (à peu près) respecté toutes les deadlines que nous nous étions fixées, ce qui fait que nous avons rendu l’épisode dans les temps, malgré quelques difficultés de planning.
Comme nous étions séparés en plusieurs stands, je n’ai travaillé de façon directe qu’avec quatre autres créatrices : Bubblebutt, Creepy, LeBakarau, et Eily-R.
Sur notre stand, Bubblebutt a fait un super travail de coordination et d’harmonisation, et nous avons échangé à chaque écueil sur le parcours. Coordination, communication, réactivité, respect des deadlines, je trouve que c’est déjà pas mal sur un projet de cette ampleur !
Le prochain article parlera d’ailleurs de notre organisation sur ce projet. Aujourd’hui, je vais surtout parler de mon ressenti.
Les difficultés rencontrées sur le projet
Coordination et Harmonisation
Je pense que les plus grosses difficultés étaient au niveau de la coordination et de l’harmonisation.
Il faut savoir que nous avons participé à ce projet “en partant de rien” (c’était le premier du genre). Ce n’est pas très grave car les risques étaient limités, mais nous avons donc eu quelques imprévus.
Ce qui a beaucoup aidé, c’est la communication. Sur notre stand, nous nous exprimions facilement en cas de crainte ou de difficultés. Nous avons donc pu anticiper les problématiques. Deux exemples : le fait que nous ne travaillons pas tous avec les mêmes logiciels, ou la nécessité de décharger une personne si elle ne pouvait pas tout finir dans les délais.
Utilisation de nouveaux outils
Je fais généralement mes décors entièrement à la main, ou pas de décors du tout.
Dans le webtoon, une pratique très courante est de se baser sur des décors 3D (assets). Les assets sont un gain de temps considérable, et dans notre cas, facilitaient l’harmonisation.
N’ayant pas l’habitude de liner des assets, j’étais un peu inquiet du résultat final et de la lisibilité pour les phases suivantes. Au final, je me suis familiarisé avec une technique inconnue, et j’ai enrichi mon expérience, même si je sais que je continuerai à ne pas utiliser d’assets.
Gestion du temps
Participer à ce genre de projets lorsqu’on a une double vie professionnelle nécessite une très bonne organisation : comme plusieurs autres créateurs, je suis artiste, mais j’ai un autre métier.
Or, une période de rush sur ce projet s’est chevauchée avec un rush dans ma deuxième vie.
J’ai appris à mieux gérer ce genre d’imprévus.
Les meilleurs moments sur le projet
- Le scénario a été un très bon moment. On est parti dans tous les sens, mais en réussissant à s’accorder sur une version très efficace.
- Découvrir les fiches personnages de chacun était très fun et très touchant. J’ai vraiment une passion pour les univers collaboratifs, et cette étape m’a conforté à-dedans.
- Le reveal final de l’ensemble des épisodes et des ajouts des organisatrices était très drôle aussi. Nous avons découvert que plusieurs stands avaient choisi de réserver un sort funeste à leurs personnages. La cruauté des créateurs envers leur progéniture, j’imagine… (pas de spoil, c’est promis)
De gauche à droite : Riko, Flügel, Creepy, et Catherine.
Si c’était à refaire, je…
Je m’organiserais mieux pour anticiper les rushs.
Lorsqu’on a ce type de double vie un peu complexe, avec des rôles très différents, je pense qu’ils est important de savoir s’écouter, et repérer les alertes à temps. En gros, il faut « ménager sa monture ».
Avant, j’avais tendance à me dire « c’est du dessin, c’est sur mon temps libre, ce n’est pas du travail ». Or, à partir du moment où il y a des contraintes, des deadlines, une attente de résultats (même fixés par soi-même) comment peut-on ne pas appeler ça du travail ?
J’ai donc commencé à appliquer les méthodologies de gestion du temps propre à mon activité en entreprise, aux heures consacrées à mon activité artistique. Et ça va beaucoup mieux.
J’évaluerais mieux la pertinence de mes choix vis-à-vis du reste du groupe.
Par exemple, d’habitude, je travaille en résolution finale*2 (donc sur une planche deux fois plus grande, rétrécie à la fin), mais certains ayant parlé de travailler directement à l’échelle, j’ai voulu m’adapter.
Cependant le brush que j’avais choisi pour liner a un rendu beaucoup trop brouillon dans cette résolution… Et comme j’ai rushé la tâche, je ne m’en suis rendu compte qu’à la toute fin, sans avoir du temps pour corriger.
A gauche : un extrait d’Omun. A droite : un extrait de la collab du Festival Webtoon. Je travaille avec le même brush sur les deux. Seule différence : la taille de la planche avant export.
En résumé : bien gérer son temps, c’est se garder du temps pour prendre du recul sur le projet, ou des zones tampon pour absorber des rushs ou un besoin de repos supplémentaire. Si j’avais fait ça, je me serais rendu compte de la mauvaise qualité de mon line, et j’aurais pu ajuster.
Quelques infos sur les participants
Il y a toujours quelque chose à apprendre d’une collab !
J’aime les projets en collaboration parce qu’ils permettent de créer du lien avec les autres, de découvrir d’autres méthodes de travail, et de pousser ses propres idées plus loin. C’est toujours un concentré d’expérience très riche ! Et ce fut le cas pour celle-ci.
Il me reste un dernier article à vous partager sur cette collab. On y parlera organisation de groupe, justement. Oui, même les projets qui sont « juste du dessin » nécessitent une coordination aux petits oignons.
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A la prochaine !
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